Carducci et l’anticléricalisme
Abstract
L’œuvre de Carducci s’inscrit dans un moment bien particulier pour l’Église, qui s’opposait à la réalisation de l’Unité italienne et qui s’enfermait dans des positions réactionnaires, anti-modernistes et anti-progressistes. Le poète subira toute sa vie des reproches de la hiérarchie catholique et des croyants pour son Inno a Satana (1863), tandis que les groupes anticléricaux tenteront de s’approprier sa renommée en le célébrant comme un des leurs, au moment où ils tentent de diffuser une image de l’Église représentée comme une « ennemie » du nouvel État et de la nation italienne en général. Carducci oriente la rhétorique patriotique de l’Italie libérale autour de la promotion de l’anticléricalisme et opère un déplacement du sacré vers la nouvelle religion civile, dominée par une morale classique et laïque, au nom des « traditions nationales » de la péninsule.