Prospections en pays molosse : éléments pour une étude de géographie historique - Université Paris 8 Vincennes - Saint-Denis Accéder directement au contenu
Communication Dans Un Congrès Année : 2004

Prospections en pays molosse : éléments pour une étude de géographie historique

Résumé

Articulé autour de la plaine de Janina et de trois vallées fluviales -Thyamis, Louros et Arachtos- le territoire molosse représente une vaste région qui s'étend de Konitsa au nord à Ammotopos au sud, limitée à l'ouest et à l'est par de fortes barrières naturelles : les monts Souli et le Pinde. Si Pouqueville évoque le "chaos de montagnes, de torrents et de précipices" qui l'entoure alors qu'il chemine vers les hauteurs de Kalarites, Gaultier de Claubry préfère retenir l'image d'un "pays montueux". Pour reprendre les mots du voyageur Gilléron, disons que la Molossie, région centrale de l'Epire, présente une "configuration tourmentée" où il semble d'abord difficile de dégager de grands ensembles géographiques comme pour ses voisines chaone ou thesprôte. Hormis la plaine de Janina, contrôlée par Gardiki au nord et Kastritsa au sud, peu d'ensembles se détachent clairement. A partir des grandes articulations de l'espace ou encore de l'occupation et de la défense du territoire, nous avons tenté de mieux comprendre l'organisation de la Molossie aux époques classique et hellénistique. Dans cette approche du territoire, se posaient des questions de méthode liées à un travail de géographie historique ; par exemple, le recours au "modèle géographique", possible "instrument de travail". L'insuffisance de points d'appui sûrs, connus par les textes et clairement identifiés, et surtout la présence de reliefs très tourmentés, constituent deux obstacles majeurs qui rendent impossible l'utilisation de modèles. Nous avons donc privilégié une observation du terrain, pour tenter de dégager des schémas d'organisation du territoire molosse. Cette communication est l'occasion de montrer concrètement l'apport de prospections. Une dizaine de reconnaissances ont été effectuées sur l'ensemble de la Molossie et une soixantaine de sites fortifiés ont ainsi été visités. Ils constituent autant de points d'appui qui balisent notre territoire, dont il convient de déterminer le rôle ou d'expliquer l'implantation. Dans la majorité des cas, ces fortifications sont de petite taille, perchées sur des hauteurs, quelquefois à plus de mille mètres d'altitude. S'agit-il de places refuge ? De point de surveillance ? Quant à la répartition des sites, une grande concentration apparaît à l'ouest et à l'est de la Molossie. N.G.L.Hammond et S.I.Dakaris ont tenté d'expliquer cette répartition par autant de lignes frontalières. Faut-il concevoir le territoire molosse dans ces limites, c'est-à-dire avec deux lignes de défense très fortes à l'est et à l'ouest ? Comment alors expliquer la frontière occidentale puisque les Molosses, dès le IVe siècle avant J.C., s'allient à leurs voisins thesprôtes ? Quant à l'est du territoire, la présence des Athamanes ne peut à elle seule justifier une telle barrière de fortifications. N'est-il pas préférable, dans le cadre de l'ethnos et d'un mode de vie particulier, d'envisager le territoire en termes d'itinéraires ? Si certaines fortifications apparaissent comme des points stratégiques sur les grands axes du territoire, d'autres semblent jalonner des itinéraires de transhumance. Autant de questions auxquelles nous tentons d'apporter des éléments de réflexion.
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-01470854 , version 1 (17-02-2017)

Identifiants

  • HAL Id : hal-01470854 , version 1

Citer

Marie-Pierre Dausse. Prospections en pays molosse : éléments pour une étude de géographie historique . L'Illyrie Méridionale et l'Epire dans l'Antiquité IV, Oct 2002, Grenoble, France. pp. 177-189. ⟨hal-01470854⟩
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