Relier les traces, faire palpiter le lieu
Résumé
L’invitation a été formulée ainsi : que je puisse venir, en tant que chercheuse en danse, poursuivre mon travail et ma réflexion en regard de "Relier les traces", premier volet du projet "L’usage du terrain", porté par Rémy Héritier et Léa Bosshard. ». L’objet de ma recherche est la chorégraphie située, c’est-à-dire des pratiques et des œuvres chorégraphiques qui font du lieu et, plus généralement, de la situation le ressort de la démarche artistique. Comment, dans le champ de la danse occidentale, se sont inventées des façons de se mettre en lien avec des contextes hors de l’institution théâtrale – que ce soit dans le cadre de pratiques dansées ou de représentations spectaculaires ? Quels rôles ont joué, par exemple, les pratiques en extérieur dans le développement des cultures du geste ou dans les conceptions de l’œuvre chorégraphique ? En quoi ces formes chorégraphiques situées modifient-elles la relation esthétique à l’art chorégraphique, provoquant des situations poétiques, sociales, sensibles qui invitent à redéfinir les usages de la ville, les représentations de la nature, autant que la place de l'art aujourd'hui ?
Accepter cette invitation est l’occasion de confronter mes questions à la réalité d’une démarche. Non pas d’y appliquer une grille de lecture tout-terrain, mais au contraire de comprendre comment, à l’épreuve du réel, il convient peut-être de déplacer ces questions, de reformuler les problèmes, pour rendre compte au plus près de ce que je perçois être les enjeux de la démarche dans "Relier les traces".