D. Côté, Si l'on ne peut recomposer un stemma des ascendants du prêtre ??????????, cela signifietil qu'il appartient à une ancienne famille delphienne, mais qui, à l'exception du bouleute, n'a jamais exercé de fonctions publiques 63 ? La documentation suggère que l'épouse d'?????????? a été désignée comme Pythie 64 , ce qui fait écho à l'affirmation, énoncée par Plutarque, peutêtre deux générations plus tôt, pour qui la Pythie n'était pas choisie selon sa position sociale 65 . Cet éloignement des fonctions politiques pourrait toujours être valable pour le II e s. apr. J.-C., bien que la documentation, plus lacunaire pour cette période, 63 On ne peut pas exclure absolument un rapport de parenté avec une lignée autrement bien connue, mais il faudrait alors conclure à une volonté manifeste de ne pas avoir recours au répertoire onomastique de cette famille de notables, ce qui ne laisserait pas de surprendre. Toutefois, il n'est pas impossible que la famille de ???????? et d'?????????? ait un lien avec la famille des Memmii présentée cidessus: le nom que porte le fils de ????????, ???????, La famille a recours à une onomastique de type folklorisant, construisant par son répertoire onomastique un lien inéluctable entre ses membres et l'exercice des fonctions religieuses les plus importantes de Delphes, qu'elles soient apolliniennes ou dionysiaques: ainsi ?????????, dérivé de type latin sur le nom de ??????, mais aussi ????????, qui fait référence aux abeilles d'Apollon -Pindare, p.83, 1925.

, Le sacerdoce accompli par ???????? donne à sa famille une visibilité que celle-ci entretient avec soin: ainsi, la bru de ????????, ?????, fait ériger, avec l'accord de la cité, une statue en l'honneur de son époux ??????? et une pour leur fils ???????; les petitsfils de ????? font dresser au gymnase de la cité un hermès en l'honneur de leur cousin ?????????? ??????????? III, fils, petitfils et père de prêtre, mais sans doute mort trop jeune pour avoir pu accéder à la prêtrise luimême; quant à ?????????, le dernier prêtre connu de la famille, il commande un monument honorant son épouse ???????? et rappelant le prestige de leurs deux lignages, peut-être avant d'exercer lui-même la prêtrise et d'obtenir le droit de cité romain sous Marc-Aurèle ou Caracalla 66 . La mention des fonctions sacerdotales (pythies, prêtres, hosioi) rend alors compte de l'importance de leur visibilité dans l'espace public, au-dessus de tout autre charge civique. La seconde "famille sacerdotale", qui a obtenu la citoyenneté romaine avant même d'accéder à la prêtrise delphique, est celle des Gellii 67 : L. Gellius ????????? I, son fils homonyme L. Gellius ????????? II et le petitfils L. Gellius ??????????? ont exercé la prêtrise au II e s. apr. J.-C., sans que l'on sache si la succession était directe ou non. Au contraire de la famille de ???????? et ??????????, d'ancrage uniquement local, les Gellii possèdent des ramifications à Corinthe et Athènes: ????????? II épouse même la fille d'un Athénien de l'élite, ?????????, fille de Claudius ???????????, du dème de Mélité, et a exercé l'archontat éponyme à Athènes dans les années 170 apr. J.C., tout comme leur fils ????????? III vers 215 apr. J.-C. 68 . Surtout, par cette alliance matrimoniale avec Claudia ?????????, les prêtres de Delphes se sont alliés avec une famille sacerdotale d'Eleusis, car Claudius ???????????, membre du génos des Kérykes, a assuré la fonction de dadouque, Nous ne sommes pas en mesure de savoir ce qui a pu entraîner leur promotion à la prêtrise d'Apollon et leur entrée dans le cercle des notables delphiens, mais la prêtrise d'Apollon circule bien au sein de ce groupe familial étendu, qui représente un pôle delphique assez peu mêlé d'influences extérieures, p.83, 1925.

. Nous-ne-reprenons-pas-ici-le-stemma-des-gellii, objet d'une présentation par settiPAni, 68 Pour ces questions de chronologie, voir follet 1976, pp.272-273, 2001.

, mais l'usage de l'anthroponyme ????????? laisse supposer qu'il ne s'agit pas seulement d'une famille entièrement extérieure à la cité qui aurait profité de sa position sociale pour prendre pied à Delphes: cependant, le lien, hautement probable, avec la famille du prêtre ????????? ???????? I (collèges XIX-XX-XXbis, fin I er s. av. J.C.) et son arrièrepetitfils ????????? ????????? III, archonte à Delphes vers 90 apr. J.-C. (O42 et O43), reste à déterminer. Cet effet de face à face entre deux familles de poids social inégal résulte en partie des sources, dont la nature a changé pour le II e s., au profit d'inscriptions honorifiques présentant des listes généalogiques qui ne permettent pas de reconstituer les détails de la transmission du sacerdoce au sein des élites delphiennes: vers le milieu du III e s. apr. J.C., la présentation du prestigieux lignage de la fille du prêtre L. Gellius ??????????? forme la plus récente inscription honorifique d'ordre privé exposée dans le sanctuaire qui soit conservée 70 : à Athènes, dans le premier tiers du IV e s. apr. J.-C., une inscription de même nature, honorant un membre de la famille des Gellii, desservant du culte d'Éleusis, donne les cinq générations qui séparent le hiérophante en exercice, resté anonyme selon la règle de la hiéronymie, de son premier ancêtre prêtre du dieu pythien à Delphes 71 . La disparition totale de la documentation sur les titulaires de la prêtrise d'Apollon Pythien ne permet malheureusement pas d'écrire la suite de cette histoire 72 . 69 oliVer 1970. C'est sur la deuxième plaque, aux lignes 17 et 4952 qu'est évoquée l'affaire: elle fait l'objet d'une présentation commode dans Puech, pp.202-204, 2002.

, IG II 2 2342 repris dans IG ii, vol.2, p.13620

L. Dernier-collège-de-prêtre-connu, comprend un membre des Gellii et un membre de la famille des Tiberii Iulii, dont l'importance semble aussi n'avoir été que locale: Tib. Iulius ???????????? et L. Gellius ??????????? ont formé un dernier collège pris en compte dans la Chronologie delphique de G. Daux (collège XXXV), car il apparaît dans un affranchissement (CID V 1273), après plus d'un siècle d'interruption de la documentation. Les (rares) inscriptions du début du IV e s. apr. J.-C. laissent supposer que les branches delphiques et athéniennes des Gellii n'ont pas connu d'interruption, mais on ignore si les membres de cette famille exercent encore le sacerdoce pythien: voir bousquet 1952, pp.195-209, 1997.

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