L'enfance ou la réforme de l'enseignement chez Deleuze et Jankélévitch
Résumé
La figure de l'enfance chez Jankélévitch est une matière en mouvement, brise légère, étonnement à l'égard du monde et des autres et de soi-même. Elle est, telle la musique, ce qui restitue l'impondérable teneur qualitative des choses, celle par laquelle nous renouons avec l'immédiat : la dimension d'une expérience originaire et immédiate du monde. Pour Deleuze également, « le bloc d'enfance » fait rupture avec le modèle classique de la verticalité d'une maturation, vers un état d'achèvement : celui de l'être-adulte. Désobéissance, désordre, le devenir-enfant ne désigne en rien la reconquête d'un état définitivement révolu, mais le mouvement insaisissable de l'illimité - qui gambade sans limite. Ligne de fuite, turbulence de la pensée, l'enfance défie les institutions et toute progression notamment scolaire. L'enseignement structuré, reçu dans le cadre d'un programme, apparaît alors comme étrangeté et ennui pour l'insaisissable petit garnement que l'on n'arrête jamais et qui cabriole de rencontre en rencontre, en dehors de tout ce qui prétendrait en limiter l'effervescence. Comment penser, à travers cet esprit d'enfance, la dynamique d'un enseignement, qui soit une sorte de matière en mouvement, ou « une gifle, qui serait celle de la nécessité absolue, c'est-à-dire d'une violence originelle faite à la pensée » (Deleuze, Différence et répétition) ?
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Philosophie
Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)
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