J. L'esprit-d'enfance-chez, Ainsi retrouve-t-on subrepticement, chez nos deux auteurs, quoi que de traditions très éloignées et sous des aspects fort divergents, la dimension d'une expérience originaire et immédiate du monde, des autres, du temps autant que de soi-même, un regard naissant, original, créateur, libéré des chaînes du langage et de l'interprétation, in-fans, qui deviendrait la constellation à partir de laquelle se déploie une conception philosophique qui fait rupture avec les systèmes de références modernes (l'êtreadulte, la formation des esprits, l'institution scolaire, s'enrichir du langage humain, le primat de la raison sur l'imagination, la verticalité des relations) 28 . Le devenir-enfant, qu'il s'exprime par la plume du poète ou par l'expérience des intensités deleuziennes, désigne alors cette puissance de transgression à l, par sa légèreté fugitive, se situe en dehors et par delà toute consistance (seuls les objets possèdent consistance dans l'espace et subsistance dans le temps) ; il renvoie non seulement au regard impondérable du poète

. L'enfance-comme and . Devenir, Un enfant hors de l'école, c'est un pur rêve'' ; mais rêve si difficile à prolonger que le roman s'enferre bientôt dans les artifices d'une enfance qui tourne en rond et se regarde le nombril, sans pouvoir échapper à ce que Gombroviez appelle ''le mignon cucul enfantin'' » 29 . Après Deleuze, Schérer insiste alors sur ces métamorphoses (kafkaïennes) « qui fournissent la, insistons encore, n'est pas un état, enfermé dans les institutions qui en assurent la responsabilité : « être enfant (n. s.), c'est inévitablement ''être au-dedans'' et se définir par là : maison familiale, école, patronage quelconque pour les loisirs

, Dès lors qu'il ne peut rien sur les choses, l'enfant découvre dès le berceau le pouvoir des signes : pleurer, crier, rire ont tous trois une efficacité mystérieuse mais bien réelle sur les puissances tutélaires. Le signe n'est pas d'abord austère mot d'ordre imposé par l'adulte, mais mot de passe secret et clandestin, qui possède par là

R. Schérer, G. Hocquenghem, . Op, and . Cit, On peut les concevoir comme des paradigmes. Mais ce sont surtout les tenseurs d'un champ de forces. Ou, si l'on veut, les étoiles parmi lesquelles, selon la belle image australienne que rapporte Gezà Roheim

. Ibid, , p.82

, résiderait-elle alors dans ce renversement radical des valeurs de la modernité, jeunesse vagabonde par opposition aux références de ce que Jacques Rancière appelle -après Jacotot -La Vieille : or précisément, Rancière (qui rejoint Deleuze) contre un Condorcet par exemple, ne serait-ce pas l'enfance et ses devinettes futiles contre l'institution austère et ses exercices systématiques -hasard contre nécessité ? Dans cette dynamique des flux et des intensités, nous errons perpétuellement dans ce champ de forces, des caractéristiques de la postmodernité, par delà la multiplicité de ses registres, p.31

, Culture, valeurs éducatives, éditions L'Harmattan, 2008.

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J. Rancière, L. Maître-;-voir-le-témoignage-de, and M. Didier, Alain (en classe de Philosophie), et qui en rapporte les propos que voici : « j'ai dit souvent que les plus belles témérités de l'homme étaient la suite des rêveries de l'enfance ; je le crois encore ; je veux que chacun garde en soi comme un trésor cette partie d'enfance qui n'a pas voulu apprendre la ruse ». Voir aussi, sur ce point, p.37, 1964.

-. and L. 'anti-oedipe, Capitalisme et schizophrénie 1, Les éditions de Minuit, pp.1972-1973

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J. Rancière, Le Maître ignorant, cinq leçons sur l'émancipation intellectuelle, Fayard, Le Philosophe et ses pauvres, éditions Fayard, 1983.

R. Schérer and E. Perverti, ou des rapports entre l'éducation et la sexualité, éditions Désordres, 2006.

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