. Ibid,

. Procès-verbal and . Vichy,

, Voir à ce propos l'article de Mathias Gardet dans le même ouvrage

, Le mot figure au singulier en en-tête du texte

, Principe régissant les Sociétés d'hygiène mentale de la Croix-Marine, 15 novembre 1952, archives de la Fédération

, Alice et Gabriel Delaunay était souvent les seuls non médecins de l'assemblée, 1947.

». Dans-le-chapitre-intitulé-«-le-secteur-est-il-valable-dans-le-milieu-urbain and G. , Daumézon affirme ainsi : « La question fondamentale que je me pose est celle-ci : est-ce que le secteur territorial est une bonne formule dans la mégapole ? Qu'on dise : le secteur du Gâtinais, ou le secteur de la Camargue, parce que ça existe, effectivement on peut se brancher sur quelque chose ; mais ici, il y a le commissariat de police et peut-être les paroisses, mais en dehors de ça, ça ne correspond à rien (?) être seul psychiatre sur un secteur parisien, vol.114

, Si bien qu'on a démarré en fixant des aires de recrutement à ces trois services, Sivadon à Ville-Evrard, Le Guillant à Villejuif et Guiguen à Vaucluse. Je dois dire qu'à cette époque-là, moi j'avais beaucoup insisté auprès de mes collègues pour qu'ils ne prennent pas des zones trop étendues. A l'inverse, eux étaient très désireux de manifester leur efficacité, et ils ont pris des zones énormes. Quand on pense que sur sa demande, Le Guillant a pris toute la banlieue Sud, plus le 15 e arrondissement, plus Boulogne ; Sivadon toute la banlieue Est, plus le 19 e et le 20 e ; c'était proprement de la folie (?) Néanmoins, les collègues auxquels on a imposé des secteurs ont été très amers, et ce d'autant plus que quand Sivadon, Le Guillant et moi-même avions commencé, 1950.

, tout en ayant chacun à leur façon créé une enclave territoriale, les seuls noms de Saint-Alban et plus tard de La Borde évoquant chez leurs collègues des domaines, voire des fiefs, bien réservés : « Oury : Tout ça a été récupéré, pas forcément par malignité, mais par connerie, pour dire : le secteur, c'est géographique, en croyant que c'est un territoire ; mais un territoire c'est autre chose (?) ça avait de la valeur quand on circulait en voiture à cheval, faut que ça soit tout proche, mais maintenant? Dès le groupe de Sèvres, on avait insisté beaucoup justement pour que ça ne soit pas un découpement territorial. Bien sûr il y avait la notion de territoire, afin d'éviter ce qui s'était passé : un service de déportations. On a vu, surtout après guerre ou pendant la guerre, des malades par exemple d'Alsace, ou même d'Algérie, qui débarquaient à St Alban complètement rejetés, abandonnés définitivement par leur famille. Bonnafé avait insisté beaucoup là-dessus. Cependant, il ne faut pas appliquer le secteur comme ça systématiquement ; ça devient stéréotypé à un tel point que dans une même rue

, pas avoir tenté de s'immiscer dans les territoires dessinés tant par les institutions hospitalières que par les psychiatres. Elle tente plutôt de rassembler ses différents représentants et de réfléchir ensemble, chacun faisant part de ses expériences selon sa propre configuration, pour proposer de nouvelles formes d'intervention et obliger les pouvoirs publics à les reconnaître et à les financer. Si, la Fédération imagine au départ un organigramme pour structurer son réseau au niveau national

. Ibid, , p.266

. Ibid, , pp.127-128

. Ibid, , pp.263-264

, Il ne cherche pas ainsi à intervenir dans le développement de la SPASM, même si cette dernière risque fort de déséquilibrer la société régionale qu'il avait contribué à fonder auparavant. Le cas de la SPASM n'est certainement pas une exception, la société d'hygiène mentale du centre décrite par Françoise Tétard suit, elle aussi, son chemin et sa propre géographie : en Lozère par exemple, deux sociétés départementales continue à coexister sans pourvoir fusionner : celle de François Tosquelles et celle de l'abbé Oziol... une question de personnalités ? Il est peut-être alors moins étonnant, qu'une circulaire comme celle de mars 1960, qui tente de normaliser tous ses découpages selon un calcul arithmétique et démographique, ait eu peu de suffrages et que la Fédération n'ait pas cherché à en être le porte-parole ? Une circulaire très précoce ou passée inaperçue ? Six ans après la parution du texte de la circulaire, Georges Daumézon dans une intervention aux journées psychiatriques de 1966 évoquera l'idée que le milieu des psychiatres a été pris de court, non pas par la nouveauté du concept qui selon lui était déjà dans l'air du temps, mais par la rapidité du ministère de la Santé : « A partir de cette époque, nous avons été réellement pris de vitesse par les pouvoirs publics, entreprenant, il suscite des rencontres, développe des stratégies pour en éviter certaines autres, il propose des statuts-types, 1960.

, Administration qui sait bien qu'elle ne remplit pas ses devoirs à l'égard des malades mentaux, a pensé que si l'on pouvait mettre en avant une formule nouvelle, ce serait bien agréable. Il y a des commissariats de police pour délinquants, pourquoi n'y aurait-il pas des « commissariats de police mentale, et, dans une certaine mesure, le quadrillage du territoire dans les zones où il y a ainsi un responsable est une démarche rassurante, vol.117

, considérée souvent comme pilote en la matière, semble avoir été comme « rattrapée » plutôt que impulsée par une politique. La configuration très particulière du territoire dans lequel le Dr Paumelle a déployé ses activités, avec l'absence d'un hôpital psychiatrique à proximité, paraît avoir joué un rôle beaucoup plus déterminant. L'intéressé lui-même quand il évoque son action au bout de dix ans, n'emploie le mot secteur qu'avec des guillemets : « Cette expérience est dite « de secteur »

, On peut même se demander, si ces réflexions exprimées après-coup ne sont pas de l'ordre de la reconstruction, comme s'il fallait à tout prix donner une réalité au mot « secteur ». Bien que François Fourquet et Lion Murard consacre un petit chapitre de leur ouvrage à « l'hostilité des psychiatres (1960 et 1964) », la dite hostilité s'exprime d'une drôle de façon et s'apparente

, Cité dans François Fourquet et Lion Murard, op. cit, pp.260-261

. «-l', expérience de santé mentale du 13e arrondissement », numéro spécial de Informations sociales, p.8, 1964.

, « Mais ce qui me paraît le plus significatif, c'est que la circulaire est du 15 mars, et elle ne paraît dans l'Information psychiatrique qu'en novembre, et sans une ligne de commentaire : c'est dire qu'à cette époque

, est-elle pas démesurée ? surtout quand on sait que ses principaux promoteurs ont été destitués du ministère dès 1964 et qu'elle n'avait pas encore rencontré beaucoup d'application concrète sur le terrain. Peut-on même imaginer qu'elle est passée relativement inaperçue ? Le travail d'enquêtes orales mené par François Fourquet et Lion Murard, modèle en son genre, pose lui même les limites de la démarche et les risques d'anachronismes qu'elle engendre : « La circulaire de 60 est donc un événement historique : faut-il enfermer cet événement dans la boîte miraculeuse de la personne d'Aujaleu, avec ses déterminations singulières et ses propriétés psychologiques ? Non. Lui-même s'y refuse. Les choses étaient mûres, dit-il

, Seul un travail sur les archives des différents syndicats et organisations de psychiatres, ainsi que sur celle de la commission qui l'a édictée permettrait de déterminer réellement l'impact de cette circulaire

, Aujaleu et de son équipe entre 1964 et 1968, l'idée redémarre en force avec la loi du 31 juillet 1968 sur le nouveau statut des hôpitaux psychiatriques (en particulier l'article 25) et les programmes d'organisation départementaux (POD) qui en découlent. Forts de l'échec de la première tentative, la prudence est cette fois-ci de mise : « J'avais tenté d'introduire le mot « secteur » dans le texte de loi, mais il n'a pas été retenu parce que les gens des Finances s'en méfiaient, Si les premières tentatives de sectorisation sont mises en sommeil après le départ d

, A l'inverse de la circulaire de 1960, la nouvelle législation est immédiatement et abondamment commentée durant la XVII e assemblée fédérale Croix-marine, qui se déroule à Colmar les 7, 8, 9 et 10 octobre de la même année. Dans sa déclaration d'ouverture, Alice Delaunay l'annonce ainsi comme un événement majeur : « A la vérité, la portée de tes événements est si considérable que l'on ne saurait encore l'évaluer mais je me demande si tout en gardant le pied et l'esprit fermement fixé sur le rude terrain des réalités quotidiennes

, Malgré cet accueil enthousiasme, la mise en place d'une telle politique rencontre elle aussi les mêmes difficultés et lenteurs sur le terrain. Elle se met cependant petit à petit en place, le mot « secteur » commence à se décliner au pluriel et l'expérience jusqu'alors solitaire du XIIIe dans la région parisienne s

G. Daumézon, cité par François Fourquet et Lion Murard, op. cit, p.187

, François Fourquet et Lion Murard, « Quelle histoire ? De quelle psychiatrie, pp.314-316

, Témoignage de Mme Laurenceau chef de bureau MS1 des maladies mentales au ministère de la Santé, cité dans Fourquet et Lion Murard, p.202

, Le recrutement des malades dans un rayon déterminé et le risque de concurrence, avec l'émergence de nouveaux équipement, poussent la SPASM à inventer continuellement de nouvelles formules et à chercher de nouveaux « créneaux ». En 1970, lorsqu'elle lance le projet d'hospitalisation à domicile (HAD), elle ne tarde pas à se sentir à l'étroit dans les limites définies par le secteur. Elle déclare ainsi que « Si l'HAD doit fonctionner à l'intérieur du secteur et par conséquent recruter ses malades par, Très rapidement cependant, l'ancrage dans cette politique de secteur pose la question de la survie de l'association

, Si rien ne presse, il est envisagé de prévoir des modifications et surtout de faire effort d'imagination pour « créer autre chose » dans un ensemble qui ne serait pas uniquement lié au secteur » 124 . Elle propose alors de s'occuper d'une population qui échappe en partie à cette politique : « Le but de la Société a toujours été de travailler en collaboration avec le secteur, mais son expérience, après quelques années de fonctionnement strictement public, fait ressortir les difficultés que le Secteur rencontre, sur le plan du recrutement, afin « d'alimenter » l'ensemble de nos services et en particulier l'HAD. Par ailleurs, les secteurs limitrophes, pouvant amener des patients, sont pour la plupart, en voie d'équipement et seront pourvus, dans un temps relativement proche, d'installations répondant à leurs besoins. Il apparaît donc qu'une extension vers la prise en charge de Malades « hors secteurs » 125 , et, en particulier, dans le cadre du 8 e arrondissement, en ce qui concerne les travailleurs résidents diurnes, pourrait être envisagé. Le Docteur B. Jolivet craint que cela soit compris comme de l'antisecteur, mais le Docteur Ropert ne le pense pas, étant donné que son service hospitalier a, à l'heure actuelle 50 % de malades « hors secteur, Trois ans plus tard, la SPASM s'inquiète de sa marge de manoeuvre et « soulève à nouveau le problème de la mise en place des secteurs et de l'installation progressive d'établissements similaires à ceux de la SPASM, p.126

, Les stratégies développées par la SPASM entre 1969 et 1973 pour à la fois maintenir de bonnes relations avec les services du secteur n° 7, afin d'éviter d'être taxée d'anti-secteur, et à la fois préserver son indépendance, montrent bien qu'elle est en quelque sorte rattrapée à son tour par la politique du secteur

C. A. , du 18 juin 1970, archives non classées de la SPASM

C. A. , du 24 mai 1973, archives non classées de la SPASM

, Quand on a voulu globaliser l'effort psychiatrique (extra-hospitalier, dépistage, post-cure, alcoolisme, drogue, action médiatisée, action sur les micro-milieux et hôpital psychiatrique), ça devenait énorme comme quantité de travail ; le réducteur naturel a été un secteur géographique. Mais ce qu'on n'a pas vu, c'est qu'une partie des troubles mentaux impliquaient une non-insertion géographique : le fameux hors-secteur, qui ne se voit pas à Ville-Evrard, mais qui constitue pour moi, à Perray-Vaucluse, 8/10 de mes entrants. 8/10 de mes entrants hommes n'appartiennent pas au secteur. Ces gens se sont désocialisé, ont perdu leur logement? n'ayant plus de logement, ils n'ont plus de secteur. D'où une valse absolument incroyable des malades, 1960 définie ainsi les « hors secteur, p.264

C. , XIIIème les médecins sont présents dans le conseil d'administration et le préparent. C'est ce qui permis de lire dans les textes officiels sur le secteur de 72 que la plus mauvaise solution serait que le secteur fonctionne géré par une association de type 1901, parce que cela signifie l'immixtion des médecins dans la gestion, alors que l'administration dit explicitement que ça ne lui plaît pas du tout, du 13 février 1973, archives non classées de la SPASM de cette politique, les fameux « hors-secteur », elle échappe en partie à ces contraintes, p.127

, Qui fédère qui et pourquoi ?

, il faudrait imaginer un jeu où les poupées changent de taille ou se démultiplient. La société d'hygiène mentale du centre à l'origine du projet a bien du mal à se laisser absorber par la nouvelle Fédération mère ou plus tard à absorber les sections départementales, qui comme en Lozère préfèrent devenir toutes départementales plutôt que d'être absorbées à leur tour. La société d'hygiène mentale de l'Ile de France se réduit de fait à une compétence départementale 128 , tandis que sa section départementale parisienne se passe d'intermédiaire et s'institue régionale. La SPASM s'affranchie même de toute filiation en 1968, les statuts modifiés le 27 novembre, faisant l'impasse sur la Fédération nationale. Il faut attendre en fait 1973, pour que cette affiliation soit à nouveau reconnue -de façon mesurée -une nouvelle modification introduisant un article 2 (bis !) : « La société parisienne d'aide à la santé mentale est affiliée à la Fédération des sociétés de Croix-marine et dans la mesure ou cela peut faciliter la poursuite de ces buts, ce texte l'organigramme imaginé par les créateurs de la Fédération de Croix-marine pour structurer en réseau les différentes sociétés. Or, si j'ai parlé d'un jeu de poupées russes, p.129

, ARSEA) 130 , qu'il cite souvent, la structure qu'il contribue à mettre en place est beaucoup plus souple et informelle. L'idée même d'affiliation entraîne moins de contraintes et d'avantages. La Fédération réussit à accumuler un petit fonds de trésorerie, qui lui permet dans un premier temps de soutenir le démarrage d'un certain nombre de sociétés, mais ces dernières ont toutes leur propre personnalité juridique, leur autonomie et leur budget. Par ailleurs, le développement de la Fédération s, Si Pierre Doussinet avait pu rêver ou s'inspirer de la structure des Associations régionales de sauvegarde de l'enfance et de l'adolescence, 1960.

, où la psychiatrie française connaît une grande effervescence : débats théoriques sur la définition de la maladie mentale, élaboration de nouvelles pratiques de prises en charge, réorganisation des structures de soins psychiatriques

T. Du and D. Baillon, des Mureaux, cité dans Fourquet et Lion Murard, op. cit, p.286

, Elle finira par se dissoudre officiellement le 12 novembre 1976 (déclaration au J.O. de la sous-préfecture de Nogent-sur-Marne)

, elles sont définies comme des structures qui visent à coordonner l'action des organismes privées et des organismes publics et à structurer une politique régionale de l'enfance déficiente et en danger moral. Elles apportent leur appui technique et financier, elles sont chargées de transmettre les directives ministérielles et de veiller à leur application. Voir Françoise Tétard, « Les sauvegardes dans leur rapport avec la loi 1901 : ni tout à fait privées, Dossiers statuts, archives non classées de la SPASM 130 Créées par un texte de 1943, vol.56, pp.116-130, 2001.