. Dun and . De-saint-céré, 26 mars 1975) qui précède la révision des statuts, les limites de leurs prérogatives sont posées clairement. La commission n°1 sur « l'orientation, et les statuts de la Fédération » exprime ainsi le souhait « que les conseils régionaux et départementaux jouissent d'une grande autonomie d'action mais que parallèlement les structures régionales ou départementales ne puissent limiter l'indépendance des clubs qui restent les cellules de base de la Fédération », précisant ainsi que « les conseils ne doivent pas être des organismes monolithiques qui emprisonnent les clubs dans un carcan statutaire

, L'affiliation d'un club reste donc du ressort de la Fédération nationale même si l'avis des responsables régionaux ou départementaux est sollicité. Il est dit enfin que « la Fédération ne peut en aucun cas déléguer ses pouvoirs lorsqu'il s'agit d'apprécier la finalité des activités des clubs

, voire ces réticences ? Le premier problème réside certainement dans l'échelon intermédiaire choisi : la région, de quelle région s'agit-il ? La date de création du premier conseil régional à Paris, en 1964, renvoie aux toutes nouvelles circonscriptions d'action régionale créées par décret le 2 juin 1960 et instaurées progressivement à partir de 1962-1963 100 . Ces entités bien jeunes viennent se superposer, voire se télescoper sur des découpages eux beaucoup plus anciens : les académies, les cours d'appel de la Justice, les circonscriptions militaires, D'où vient donc cette difficulté à mettre en place des structures intermédiaires efficientes ? Pourquoi derrière cette volonté délibérée d'en susciter la création retrouve-t-on ces craintes

. «-un, par exemple les nouvelles académies créées à partir de 1961, qui restent nous l'avons vu le critère de référence des clubs Unesco, cherchent elles mêmes à correspondre aux régions de 1960 : c'est le cas des académies de Nantes (Pays de Loire), vol.101, p.102

, La plus ou moins bonne assimilation des nouveaux découpages explique très vraisemblablement l'impossibilité dans certains endroits de mettre en place un conseil régional des clubs efficace et l'obligation d'adopter la création de conseils départementaux. Par ailleurs, la nomination des différentes entités change en fonction des découpages : les académies, les cours d'appel par exemple prennent le nom d'une ou de plusieurs villes, alors que les régions et les départements préfèrent faire appel à la géographie (nom d'une rivière, d'une chaîne de montagnes

, Que sais-je, Patrick Martinat, Les régions entre l'Etat et l'Europe, 1995.

J. , P. Benoît, P. Pucci, and L. France, , vol.102, p.181

, Cette interministérialité n'est qu'apparente, ainsi qu'en témoigne Yves Brunsvick : le comité permanent de la Commission française est composé aux trois quarts de fonctionnaires de l'Education nationale et surtout, elle est hébergée au Quai d'Orsay, au sein du ministère des Affaires étrangères, qui exerce ainsi de fait une véritable tutelle sur l'organisation 108 . Le président de la Commission est par exemple élu mais doit être approuvé par le gouvernement. Selon Yves Brunsvick, « il est donc en liberté surveillée et sa marge de manoeuvres est étroite, Elle dispose par ailleurs d'un secrétariat permanent et sollicite alors, dans la proportion d'un tiers de ses membres, des fonctionnaires appartenant à divers ministères (Affaires étrangères, Education nationale, vol.109

. Le-rôle-de-la, Commission oscille ainsi entre celui « d'agent d'exécution » pour le déroulement de certaines activités programmées par l'Unesco (comme l'organisation de la conférence internationale sur la jeunesse qui a lieu à Grenoble en août 1964), et celui de contrôle sur les dites activités au cas où elles porteraient atteinte à la Sécurité nationale. Dans ses statuts elle a en effet la double fonction de « veiller, sur le plan national, à l'exécution des décisions prises par la Conférence générale de l'Unesco

, Unesco et du ministère des Affaires étrangères est cependant à mesurer par l'envergure modeste de l'organisation, comme en témoigne Yves Brunsvick : « La Commission au départ c'était tout petit, j'avais une secrétaire et Mme Ranson qui était mon assistante

, Les revers de l'hospitalité

, Unesco est au départ d'autant plus prégnante qu'elle la précède d'une dizaine d'années et que son premier secrétaire général n'est autre que Louis François, qui occupe ce poste jusqu'en 1958 ! Ainsi que nous l'avons vu, les premiers clubs créés à partir de 1949-1950 s'adressent donc directement à la Commission française, quand ce n'est pas elle-même qui en suscite l'émergence ; et cela jusqu'à la création de la Fédération en 1956. Par ailleurs, lorsque cette dernière est fondée, elle est hébergée presque « naturellement » par la Commission nationale et se retrouve donc elle aussi au Quai d'Orsay, La position d'intermédiaire de la Commission française entre la fédération des clubs et l'

, Elle déménagera par la suite en même temps que le ministère rue La Pérouse

, Yves Brunsvick, notes prises à partir de l'interview du 30 septembre, 1996.

. Ibid,

, Paris fut choisi comme siège de l'Unesco. Les travaux de la conférence de Londres (au cours desquels le domaine de la science fut ajouté à ceux de l'éducation et de la culture) donnèrent naissance à l'Acte constitutif de la nouvelle organisation, unies. Les idées françaises n'eurent pas grand succès. Néanmoins, vol.115, 1946.

, On voit par là que l'éducation, la science et la culture ne sont pas des fins, mais de simples moyens destinés à asseoir la paix sur le « fondement de la solidarité intellectuelle et morale de l'humanité ». L'Unesco procède d'ailleurs de la conviction célèbre selon laquelle « les guerres prenant naissance dans l'esprit des hommes, c'est dans l'esprit des hommes que doivent être élevées les défenses de la paix » -idée que Paul Valéry avait déjà exprimé dans les années 1930 en faisant valoir « qu'une Société des esprits est la condition d'une Société des nations ». Ce projet, où se marient singulièrement le politique, l'éthique et le fonctionnel, a fait l'objet de diverses critiques dont la plus célèbre reste sans doute celle de Benedetto Croce qualifiant l'Unesco « d'institution erronée ». En fait, il n'est pas excessif de soutenir que l'Organisation naquit avec une crise d'identité qui n'a jamais été totalement surmontée » 116 . Nous avons choisi d'aborder la question par trois affaires qui posent chacune, à la manière d'une charade, les différents aspects du problème. La première est indépendante de la Fédération et de l'Unesco, il s'agit d'une association française qui se sert du sigle pour des activités à des fins lucratives ; toute la difficulté réside alors d'en interdire l'usage quand aucun garde-fou n'a été envisagé. La seconde est une prise de position de la Fédération envers un état membre, condamnée par l'Unesco et par ricochet par la Commission française, Ces enjeux et tensions diplomatiques expliquent aussi le caractère assez flou de l'acte constitutif de la nouvelle organisation internationale : « L'Acte constitutif de l'Unesco définit un projet hybride dont les dispositions essentielles sont formulées dans un langage d'une obscure clarté

, Affaire de la Ligue Pro-Unesco 117

, Lienhardt écrit au directeur général de l'Unesco pour lui annoncer la création « d'un groupe de fervents amis de 115 . Encyclopedia Universalis, tome 23, Le, vol.4, issue.1958, pp.149-151, 1995.

C. Fonds, , p.48

, sont à mi-chemin entre deux mondes, connexes mais différents : le monde de l'École et le monde de l'Éducation populaire. Ils ne sont ni complètement l'un, ni complètement l'autre. C'est ce qui fait leur spécificité et leur intérêt. Dès le départ, ils sont portés par des inspecteurs d'Académie, des proviseurs, des enseignants de diverses disciplines. Ils sont implantés majoritairement dans des établissements scolaires. Pourtant, ils restent très autonomes par rapport à la « forteresse » de l'Éducation Nationale (Ligue de l'Enseignement, par exemple), Un mouvement d'Éducation populaire pas comme les autres Les clubs, tout comme la Fédération qui les réunit

, Les clubs se sont toujours revendiqués dans la mouvance « Jeunesse-Education populaire ». Pourtant, ils gardent une originalité, qui est presque une extériorité ; ils montrent une discrétion qui tient de la pudeur, alors que -nous l'avons déjà évoqué -c, A sa création, la Fédération a obtenu l'agrément de la Jeunesse et des Sports. Elle est aujourd'hui membre du Comité pour les relations nationales et internationales des associations de jeunesse et d'éducation populaire (CNAJEP)

. Le-club-unesco and . Donner, Qu'ont-ils en commun, qu'est-ce qui les unit, que se disent-ils quand ils se rencontrent, est-ce qu'ils souhaitent capitaliser leur expériences ? En bref y a-t-il une mémoire des clubs ? Ou est-ce que les clubs se succèdent ou se remplacent sans se ressembler ? J'ai tenté de montrer qu'il est impossible de répondre à ces questions en faisant une histoire de la Fédération qui les rassemble au niveau national. La méthode de rassemblement adoptée autour de congrès et de journées d'études, la remise en question constante du rôle et du fonctionnement de la fédération qui en émerge, le dynamisme de certaines régions, l'autonomie affichée par certains clubs au niveau local, sont autant de signes de la pluralité des expériences. Ce premier panorama national que j'ai tenté de ponctuer par un certain nombre d'exemples demande en effet à être enrichi par d'autres parcours de clubs locaux et de comités départementaux ou régionaux tant les initiatives apparaissent variées au sein d'une même ville, d'un même établissement ou parfois dans l'histoire d'un même club, d'une génération sur l'autre. Il en va de même pour l'étude des autres clubs