, sont certes très précaires (pas de document écrit) et sans aucune garantie, mais ils ont un tout autre poids dans la perspective plus générale de la politique de Pie XI à cette époque. Le Vatican, lui-même en négociation avec le gouvernement de Mussolini vient d'obtenir par les accords de Latran (11 février 1929) non seulement une reconnaissance de l'Église par l'État italien et une souveraineté territoriale mais aussi, dans l'article 43 de ces mêmes accords, la reconnaissance des organisations dépendantes de l'action catholique italienne 16 , qui reste un de ses objectifs prioritaires. En poussant l'Église mexicaine à accepter les accords de 1929 avec le gouvernement mexicain, Pie XI pouvait espérer à long terme le même type de compromis. Il obtient une reconnaissance de fait de la hiérarchie catholique menacée jusqu'alors par la Loi Calles, vol.17

, On reproche aux Arreglos de n'avoir obtenu aucune dérogation des lois qui avaient provoqué le conflit. Le fait est que, par ses déclarations officielles, le Président a reconnu l'existence de l'Église et de sa hiérarchie, ce qui était une raison suffisante pour rétablir le culte. Même si cela ne donne pas toute la liberté dont a besoin l, vol.18

, En décembre 1929 l'institution d'une nouvelle structure par l'autorité épiscopale sous le nom d'action catholique mexicaine (ACM) entraîne un grand changement pour les associations de laïcs existant auparavant. Certaines sont invitées à faire partie du projet, d'autres, au contraire, en sont exclues. Ce changement est un changement de forme plus qu'un changement de fond. La grande nouveauté de l'ACM repose sur son organisation hiérarchique

, Dès sa conception, l'ACM se démarque des initiatives antérieures, même si elle en reprend les principes fondamentaux. Elle prétend exercer la primauté dans le champ de plus en plus vaste de l'action catholique et affiche des visées annexionnistes. Elle est créée par l'épiscopat mexicain et étroitement subordonnée à ce dernier. Elle se réfère directement au modèle de ACI -une structure très hiérarchisée et centralisée -tout en adaptant ce modèle aux réalités nationales. Elle répond à la nécessité de restructurer le corps de l'Église en, L'apostolat et l'action catholique développés par les associations antérieures à l'ACM ne sont pas remis en question

, Action Catholique traduction française des documents pontificaux, pp.231-232, 1922.

, Le registre direct et individuel de chaque prêtre était ressenti comme une menace vis-à-vis de l'organisation hiérarchique de l'Église, ainsi que le montre le mémorandum rédigé par un évêque mexicain, à la demande de Rome en juin 1929, p.347

, Déclarations du 17 février 1930 de Leopoldo Ruiz y Flores, délégué apostolique, Boletín mensual de la Junta Central de la ACM

M. Voir and . Gardet, Action des catholiques et Action Catholique au Mexique (fin XIXème-1930) », in L'Amérique Latine et les modèles européens, L'Harmattan, Centre de recherches d'histoire de l'Amérique Latine, pp.451-476, 1998.