. Paris, Avant de donner sa démission, le 23 janvier 1942, il dresse un bilan de l'organisation héritée et des réformes entreprises : « La Maison d'Auteuil a connu une expansion rapide, mais surtout faite de tentatives et d'expériences. Ainsi, parmi les annexes de Province, constituées un peu au hasard, sur des fermes offertes ci-et-là, très peu se sont révélées viables à une formation utile pour nos enfants (une petite exploitation agricole, pourvue d'une dizaine de jeunes gens, sous la direction d'un ménage, chef de culture, n'est pas à recommander). J'ai pensé à organiser des centres plus importants, des 15 maisons de province, « gouffres de dépenses, vol.64

. Nouan-le-fuzelier-dans-le-loir-et-cher and . Situé-en-pleine-sologne, Il accepte ainsi, en 1937, la prise en charge de l'Orphelinat Saint-Philippe à Meudon, un ensemble de bâtiments imposant, situé dans le haut de Meudon, et composé d'une école et d'un centre d'apprentissage industriel, avec un effectif de 270 enfants 66 . Il négocie par ailleurs, en janvier 1940, l'ouverture d'un nouveau centre à Mettray, près de Tours, sur l'emplacement d'une ancienne colonie pénitentiaire agricole 67 . Le choix de Mettray est motivé par l'étendue du domaine, la possibilité d'y faire travailler d'emblée soixante enfants, Louis Le Retraite envisageant même à long terme d'y installer une « colonie prospère de 200 enfants » 68 . Cette installation montre que le père Le Retraite ne renonce pas d'emblée à la vocation agricole de l'OEuvre. Il constate pourtant la désaffection des enfants pour ces métiers, il n'hésitera pas même à parler de « répugnance [des enfants] pour la terre » 69 . Ce constat finit alors par affecter un des autres piliers de l'OEuvre, conçu par Daniel Brottier : le Foyer à la Campagne, malgré les encouragements du nouveau gouvernement en place, dont la politique de « Révolution nationale », met aussi l'accent sur le retour à la terre. Louis Le Retraite évoque en effet les difficultés rencontrées : « de nombreuses demandes adressées au Foyer, par des familles paysannes sérieuses ne peuvent être satisfaites, Entre 1937 et 1941, le père Le Retraite procède ainsi à la fermeture de plusieurs petits centres dont celui de Burtin à

. L'expérience-est-de-courte-durée, La déclaration de guerre et le début des hostilités, oblige l'OEuvre des Orphelins-Apprentis à évacuer la majorité des enfants d'Auteuil des centres proches de la capitale et à en abandonner la gestion. L'établissement sera repris provisoirement par les salésiens avant de revenir dans le giron de l'OEuvre des Orphelins Apprentis, 1946.

L. Voir-raoul-léger and . Et-pénitentiaire-de-mettray, Souvenirs d'un colon 1922-1927, 1997.

, L'impossibilité d'arriver à un accord durable avec les liquidateurs de la société La Paternelle, mèneront aussi cette seconde tentative à un échec en, 1941.

, En 1942, les travaux d'aménagement des établissements d'Auteuil, de Saint-Charles au Vésinet, de Saint-Georges à Verneil-le-Chétif permettent de doubler leurs effectifs. Cette même année, s'ouvre l'orphelinat du Saint-Esprit, un établissement prévu pour 200 écoliers, ainsi que l'orphelinat Saint-Jean, créé dans une ancienne école professionnelle fondée par l'abbé Léon Rudynski. En 1944, s'ouvre l'orphelinat Saint-François

. Saint-rémi, Hanley dans l'entre-deux-guerres. En 1945, est créé l'orphelinat Sainte-Bernadette à Audaux, (un château de l'époque Henri IV, dans les Basses-Pyrénées) et l'OEuvre récupère l'orphelinat Saint-Roch, à Malepeyre dans le Tarn-et-Garonne. En 1946, l'orphelinat Notre-Dame est fondé dans la propriété des Vaux, à Bazeilles dans les Ardennes) et l'orphelinat du Sacré-Coeur à Thiais, une ancienne école professionnelle fondée par M

, En 1954 enfin, un dernier établissement est ouvert à Fournes-en-Weppes, l'orphelinat Saint-Jacques ; par ailleurs, suite aux travaux effectués, les effectifs de Meudon, du Château des Vaux et de Fort-de-France ont pratiquement doublé depuis 1950. En l'espace de 12 ans, l'OEuvre est donc passée de 7 à 19 établissements à sa charge, sachant de plus que celui de Villiers-le-Bel a déménagé aux Vaux en 1951, 1949.

, Alors qu'à partir des années 1950, l'ANEJI s'attache à défendre un statut et à améliorer les conditions matérielles et financières des éducateurs (débouchant sur des accords de travail en mars 1958), elle ne manque pas, paradoxalement, de questionner les « perversions » qui risqueraient d'en découler : « un grand nombre « d'anciens » se sont donnés à la rééducation, Reste alors à résoudre le problème de la gestion d'une oeuvre de grande ampleur tant au niveau matériel qu'en terme de personnel et de relation avec les autorités de tutelle. profession d'éducateur)

, Nous avons besoin de jeunes hommes dévoués, animés de l'esprit de service (et le vrai service ne se paie pas, il se donne) et entièrement consacrés à leur tâche, vol.87

, Si dans ce temps, nous n'avons pas réussi à créer un humanisme adapté au technique, et selon les mots du Cardinal Richaud, à baptiser cet enseignement technique qui sera bientôt le premier de France par le nombre, nous aurons de la peine à maintenir notre place dans la société de demain, p.95

J. Le-père, et Blanquefort). Il procède par ailleurs, à partir de 1966, à une réorganisation des ateliers, Boegly engage tout d'abord des frais importants pour impulser et moderniser les neuf écoles ouvertes durant la période de Marc Duval (Meudon, Les Vaux

M. Bazeilles, L. Marcoussis, ;. Mazet, . Audaux, O. Monthermé et al., ainsi qu'aux trois sections scolaires d'Auteuil, de Saint-Michel et de Saint-François au Vaux. Cette dernière disparaît d'ailleurs en 1967, au profit du lycée technique qui prend de plus en plus de place. Pour les autres, partant du constat, dès 1963, de la diminution des effectifs dans les classes, il va tenter durant toute la période de sa direction de les transformer en centre de pré-apprentissage. Il veut déplacer ainsi la tranche d'âge des enfants pris en charge par l'OEuvre et créer son propre réseau d'approvisionnement pour les écoles techniques : « Il n'est pas nécessaire de s'intéresser particulièrement aux enfants de 6 à 12 ans, ce qui intéresse surtout l'OEuvre, ce sont les enfants de 12 à 14 ans, Cette politique ne se cantonne pas aux seuls établissements à vocation industrielle. Le père Boegly s'attaque aussi aux orphelinats agricoles

, Cette réponse quasi autarcique face à une concurrence extérieure, qui est propre à l'OEuvre d'Auteuil, se heurte cependant à la complexité grandissante du système éducatif et en particulier de l'enseignement technique. La prolongation de la scolarité obligatoire jusqu'à 16 ans, décrétée par la réforme Berthoin en janvier 1959 ; les subventions accordées aux écoles privées par le système du contrat de la loi Debré en décembre 1959 97 ; la réforme Fouchet du 3 août 1963 qui reporte à la fin de la troisième les débuts de l'enseignement technique ; la création du baccalauréat de technicien en juin, vol.98, 1965.

B. Le-père, En 1967 les classes de secondaire techniques sont ouvertes, inaugurant ainsi le lycée technique, dont 16 élèves obtiennent en 1970 leur baccalauréat, l'un passant même avec succès une licence. Sans aller aussi loin, les maisons d'Auteuil, de Meudon, de Saint-Michel et d'Audaux se lancent dans la même voie et assurent à leurs élèves un enseignement de la sixième à la troisième, p.99

, A la différence de nombre d'orphelinats ou de centres pour jeunes délinquants, qui avaient des ateliers similaires, il revendique une place de choix et une reconnaissance officielle pour l'enseignement technique imparti dans les maisons de l'OEuvre. Pour maintenir ce cap, le père Boegly ne lésine pas sur les moyens financiers et humains pour perfectionner la qualité de l'enseignement. Il se retrouve de ce fait aux prises avec la difficulté de conserver les spécificités inhérentes à la population accueillie dans l'OEuvre (niveau d'instruction très faible, scolarité prolongée, échelonnement des entrées et des sorties, Les choix ne sont pas simples et les

, les établissements demandant ce contrat voyaient pris en charge leurs dépenses de fonctionnement et s'engageaient en contre-partie à respecter les programmes et les horaires officiels. De nombreux centres privés, comme ceux de la Fondation d'Auteuil, préfèrent le système du contrat simple où les maîtres restaient les salariés directs de l'établissement tout en recevant leur rémunération de l'Etat, voir Antoine Prost, « Les écoles libres changent de fonctions, pp.428-429

A. Prost, Histoire générale de l'enseignement?, op

, S'il est tenté à certains moments de faire quelques impasses aux règles d'admission : « On peut améliorer notre recrutement en faisant quelques exceptions dans les admissions d'enfants venant de famille nombreuses. C'est possible surtout pour les métiers peu demandés

, Union Nationale de l'Enseignement Technique Privé (UNETP), il revendique la position de force qu'elle occupe dans ce secteur : « Ce qui différencie l'OEuvre d'Auteuil de ces écoles, c'est que notre clientèle n'est faite que d'orphelins et d'enfants abandonnés, qu'il n'est exigé aucun frais ou scolarité [?] L'OEuvre d'Auteuil avec ses 22 maisons, ses 3.500 enfants, constitue bien dans la poussière d'établissements qui constitue l'UNETP la masse la plus compacte, Cependant, pour mieux signifier l'indépendance de l'OEuvre par rapport aux autres écoles techniques privées, comme celles regroupées dans l, vol.101

«. La-vie-de-château, OEuvre des OAA, un article de La France Libre des 22-23 septembre 1946 commente ainsi : « Les extrêmes se touchent. Plusieurs centaines d'orphelins-apprentis d'Auteuil qui, pour la plupart, Heureux les pauvres gosses de Paris et des centres urbains qui vont

, Il témoigne aussi des difficultés matérielles, humaines et spirituelles pour en maintenir le fonctionnement. Le premier cahier, qui couvre toute la période de direction du père Stanislas Barat, de 1946 à 1977, se présente sous la forme d'un grand registre noir de 30 cm X 20 cm. Il est rédigé surtout par deux chroniqueurs. Le premier prend la plume à partir de 26 novembre 1948 102 , son écriture est liée et légèrement couchée. Son style est volontairement impersonnel. Il parle au nom de la communauté et centre la majorité de son compte-rendu sur les activités eucharistiques ou festives de la maison ainsi que les sorties et entrées des pensionnaires. Ce n'est que par déduction que l'on peut deviner qu'il s'agit du père Hugel, arrivé comme aumônier en septembre 1948. Le changement d'écriture correspond en effet à son départ le 16 septembre 1964, après avoir été nommé comme aumônier à l'orphelinat de Saint-Michel en Priziac. Le deuxième rapporteur de la communauté à une écriture beaucoup plus ronde et pattes de mouches. Son style est plus alerte et ses préoccupations plus politiques, dans le sens où il rapporte les débats émanant de plusieurs réunions. S'il parle lui aussi au nom de la communauté, il s'exprime de temps à autre à la première personne et se permet certains jugements, Le journal tenu par la communauté des pères spiritains à la tête du nouvel orphelinat vient nuancer ces affirmations. Derrière l'aspect répétitif qu'il

, Les heures des levers, des récréations et d'autres activités comme le cinéma, les repas, etc. sont annotées au ¼ d'heure près, presque par automatisme, indiquant à quel point le quotidien de l'établissement est imprégné d'un rythme dans lequel il n'existe aucun temps mort. La vie au sein de l'établissement apparaît par ailleurs comme très communautaire : les ecclésiastiques, le personnel laïcs et leur famille et les pensionnaires étant constamment invités à participer à des repas, kermesses, Cette chronique, de par sa régularité, nous fait saisir l'importance du marquage du temps

, Le journal est entamé en fait dès le mois d'août 1946, quelques annotations, écrites à plusieurs mains

, Le 4 janvier 1964, le père Hugel indique par exemple : Le père directeur accompagne l'équipe de football à Denouville où elle joue la coupe d'Eure-et-Loir. Elle gagne 2 buts à 0. L'esprit familial s'avère cependant difficile à maintenir avec l'accroissement des effectifs de l'orphelinat de l'orphelinat. Le 10 octobre 1965, père Shlienger note ainsi l'inquiétude du père Barat : Tout ce mois, le père directeur fait beaucoup de réunions par petits groupes : moniteurs, années, métiers pour donner des directions et garder, renforcer l'esprit. Que nous ne devenions jamais une boîte ! Cette évolution pose aussi de nombreuses questions sur le recrutement de l'équipe encadrante. Le père Hugel rapporte fidèlement les nombreux remaniements de la communauté des pères effectués lors de la retraite annuelle effectuée au mois de septembre à Marcoussis. S'il reste 16 ans à son poste, il fait figure d'exception, le père Duval, directeur général de l'OEuvre devant constamment jongler avec les effectifs disponibles, dans un jeu de vase communiquant entre les différentes maisons. Les préoccupations ne font que s'aggraver durant la période de direction du père Boegly à la tête de l'OEuvre, ainsi qu'en témoigne personnellement le second chroniqueur, le 15 avril 1966 : Le P. Schlienger va voir le père Boegly pour lui demander quels sont les possibilités d'avenir : Pères = pères ? et finances. Le père directeur est à bout de souffle. Ce problème se pose avec d'autant plus d'acuité que la question de la formation religieuse des jeunes est au centre du projet de la maison et que le Château mène entre 1953 et 1963 une expérience pilote, avec la création pour ces mêmes jeunes d'un petit séminaire duquel sortiront une certain nombre d'abbés et de religieux. Par ailleurs, Stanislas Barat est un des premiers directeurs à faire appel de façon systématique aux anciens pensionnaires de l'OEuvre comme surveillants ou chefs d'ateliers et même, chose nouvelle, aux aînés des garçons. Fidèle à cette démarche il finit même par se faire remplacer par l'un d'entre eux ainsi que l'annonce une lettre circulaire en 1975 : « Jean Maupoint remplace le père Barat en qualité de directeur du château des Vaux, il occupe entre-temps d'autres postes. contacts avec l'extérieur qui sont effectués de façon groupée et sous l'étendard du Château. La chorale et la clique de la maison vont régulièrement défiler dans les villages des environs à l'occasion des cérémonies. Les équipes de football vont de même défendre avec honneur les couleurs de l'établissement

, « Les châteaux du social

, Cette dernière acquisition lui vaut d'être repérée en 1948 par l'association syndicale des propriétaires de châteaux, « La Demeure historique » 108 , qui leur propose d'adhérer ; ainsi que par Henry Soulange-Bodin dans son ouvrage sur Les châteaux anciens de France connus et inconnus : « Depuis une quinzaine d'années, les Orphelins-Apprentis d'Auteuil, dont l'OEuvre si intéressante a déjà sauvé bien des châteaux, entretiennent avec amour une des rares demeures seigneuriales qui, La Fondation des orphelins-apprentis d'Auteuil s'inscrit, à partir des années 1940, dans un paysage et un patrimoine particulier : elle investit tout d'abord huit châteaux : cinq provenant de dons

, Ainsi de très nombreux orphelinats, internats pour jeunes délinquants, tuberculeux, handicapés physiques ou mentaux, etc. trouvent refuge dans des châteaux. Par ailleurs, loin d'être une affaire de « particulier à particulier » dans la sphère du privé, cette reconversion rencontre des échos très favorables du côté des pouvoirs publics. Ces derniers en effet, non seulement encouragent les initiatives privées à investir les châteaux et demeures historiques en leur facilitant après 1945 les fameux « dommages de guerre » pour leur restauration et réhabilitation ; mais aussi n'hésitent pas à investir eux-mêmes ces lieux pour leurs différents centres et services : chantiers de jeunesse, centres de la Sécurité sociale

, pour expliquer ce vaste parc immobilier pratiquement bradé à tout venant, les très nombreuses répercussions qu'implique cette reconversion posent de nombreuses interrogations : -au niveau des pratiques d'un milieu social (noblesse et haute bourgeoisie) très soucieux de la circulation de ses biens et très attaché aux symboles qu'ils représentent : « Perdre le château, c'est perdre son identité. Vendre le château, c'est beaucoup plus que se séparer d'un bien immobilier » 111, Si les raisons économiques sont les plus souvent évoquées 110 , avec raison

, Cette association fondée en 1923 et dirigée par le duc de Noailles se propose entre autres la défense des châteaux sur le terrain fiscal

. Notice-sur-le-château-d'audaux, E. Lausanne, and . Jura, , pp.433-434, 1962.

, Dans une circulaire datée du 1er juin 1948, envoyée en annexe du courrier, l'association « La Demeure historique » évoque ainsi les « appels angoissés » des membres de l'association, propriétaires de châteaux

M. Pinçon and M. Pinçon-charlot, Châtelains de toujours, châtelains d'un jour, p.126, 1989.

. Xix-e-siècle, Il existe malheureusement peu de traces permettant de comprendre comment chaque directeur d'oeuvres s'est constitué son carnet d'adresses mondain ? Qui a effectué le démarchage auprès de ces nobles dames et messieurs ? Comment ont-ils été contactés et convaincus et pourquoi ont-ils décidé de léguer à une oeuvre plutôt qu'à une autre ? Les sollicitations devaient pourtant être nombreuses pour des cercles finalement assez restreints 112

, outre les questions pratiques pour l'époque (manque de place, manque de locaux) présidant à leur installation dans ces lieux, jouent sur un certain prestige, une certaine image. Ceci est d'autant plus vrai à partir des années 1960. Les nouvelles normes et les facilités offertes par les plans d'équipements sanitaires et sociaux, entraînent en effet un nouvel investissement de l'espace : les enfants sont souvent logés dans des pavillons modernes construites dans le parc, Le château

, avec un arsenal complexe de lois, d'impôts et de taxes, pratiquent une politique du bâton et de la carotte, oscillant entre préservation du patrimoine historique national, reconversion en patrimoine social et aides au patrimoine privé. Dans la circulaire de « La Demeure historique » du 1er juin 1948, sont évoqués entre autres, la « taxe sur les locaux insuffisamment occupés » instaurée par l'Ordonnance du 11 octobre 1945 ; ainsi que le projet d'un statut reconnaissant « l'idée du propriétaire conservateur de son propre bien dans l

, Malgré le changement de propriétaire et la nouvelle utilisation des locaux, les maisons d'Auteuil restent des communautés importantes et représentent des unités économiques de poids

, Peu après l'acquisition du Château de Vaux par la fondation d'Auteuil, un article de La France Libre du 22-23 septembre 1946, au titre évocateur : « Une demeure princière pour les orphelins-apprentis d'Auteuil », commentait ainsi : « Les extrêmes se touchent. Plusieurs centaines d'orphelins-apprentis d'Auteuil qui, pour la plupart, -au niveau de la population accueillie qui se retrouve propulsée dans un autre environnement

, Cette « vie de château » est cependant à nuancer étant données les conditions matérielles précaires et les locaux souvent délabrés et peu adaptés aux besoins de l'internat

P. Voir-michelle, Au niveau des récits institutionnels : cette rupture, ou tout du moins changement, est souvent masquée dans les notices historiques de ces différents châteaux. La part accordée à l'histoire prestigieuse : les rois, les nobles, y est souvent plus belle qu'à celle de leurs successeurs moins "nobles" : sociétés immobilières, antiquaires, oeuvres. Pour répondre à ces questions et échapper aux seules monographies, il conviendrait de croiser des travaux et des chercheurs qui ne se rencontrent pas forcément. Tant du côté du secteur social que du côté des anciens propriétaires en faisant par exemple appel à Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot (sociologues, chercheurs au CNRS et auteurs de nombreux ouvrages et enquêtes sur la grande bourgeoisie), une aventure à poursuivre... L'OEuvre d'Auteuil à elle seule hérite de murs chargés d'histoire, d'un espace souvent bien délimité et imposant, d'une tradition, d'une certaine pratique, Un nouveau paysage social » dans Philanthropes et politiques sociales en Europe (XVIIIe -XXe siècles), pp.171-174, 1994.