Une décentralisation avant la lettre ?
Abstract
Les premières formes de décentralisation de l’action sociale, sur le terrain de la prise en charge de l’inadaptation, remontent au régime de Vichy. Maintenues à la Libération, des coordinations régionales au statut ambigu, les Associations régionales pour la sauvegarde de l’Enfance et de l’adolescence (ARSEA), vont être chargées de fédérer tout un ensemble protéiforme d’associations et d’œuvres peu habituées jusqu’alors à se concerter et à s’entendre dicter ce qu’elles doivent désormais faire. L’étude particulière de la Fédération bretonne tend à montrer que l’espace de ces organismes mi-privé, mi-public posera toujours problème et que le dilemme entre l’échelon régional et départemental ne sera jamais véritablement tranché.
Au fil des décennies, les administrations déconcentrées de l’État s’efforceront de réduire son influence. Devenus Centres régionaux pour l’enfance et l’adolescence inadaptées (CREAI) en 1964, ces coordinations verront leur rôle réduit peu à peu à la portion congrue. Des effets de la Loi d’orientation de 1975 à la réduction de ses missions au début des années 1980, nous suivons la manière dont les représentants de l’Etat opéreront pour prendre les commandes et reléguer ces organismes originaux à bien des égards.
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