Marie Langer : de la Vienne des années 20 à l’Amérique Latine des années 70. Pour une histoire populaire de la psychanalyse
Abstract
Psychanalyste, marxiste, féministe, Marie Langer, par son parcours et ses prises de positions incarne de manière princeps cette autre histoire de la psychanalyse que nous avons entrepris de dégager sous le nom de l’histoire populaire de la psychanalyse. Généralement « absentée » de l’histoire officielle, sa trajectoire est pourtant tout à fait paradigmatique des périodes les plus fécondes de la psychanalyse au XXème siècle : de la Vienne Rouge des policliniques de la première génération de freudiens à la riche période critique d’expériences institutionnelles alternatives des années 70. Son parcours clinique ne va pas sans une critique politique radicale de l’institution du psychanalysme et de sa prétendue « neutralité », qu’elle eut elle-même à subir par deux fois à la Wiener Vereinigung et à l’Association Psychanalytique Argentine. Ne renonçant ni à Marx ni à Freud, elle renouera ainsi avec la séquence de la psychanalyse des années 20.